Point de vue lors de la randonnée “Queen Charlotte Track”
Environ un an après mon second voyage en Nouvelle-Zélande, j’ai décidé de me faire un beau cadeau : celui de réaliser un livre sur mon récit de vie.
Je reviendrai sur le fait de « s’offrir des cadeaux » et vous donnerai plus de détails à ce sujet qui est très important et à ne surtout pas négliger.
A première vue, étant photographe et ayant pour habitude de réaliser des albums photos pour mes clients, je me suis alors dit « fastoche », je vais le faire moi-même. Et puis, très vite, j’ai réalisé que cet exercice s’avérait bien différent.
D’une part, le contenu devait relater des faits vécus personnellement et d’autre part, la mise en page nécessitait d’être créée différemment puisqu’il fallait intégrer du texte.
Après réflexion et sur recommandation, j’ai déniché une superbe graphiste, Maeva ALLIO, pour rendre ce projet concret.
Maeva a été l’une des personnes à m’avoir convaincue que mon récit de vie pouvait être édité et imprimé pour la pertinence de son contenu.
Une petite graine avait germé dans mon esprit. Pourquoi ne pas me remettre à écrire et vous faire partager plus en détail les impacts positifs que ces deux voyages m’ont apportés sur le plan personnel.
Je tiens donc à vous prévenir, très cher(e)s lectrices et lecteurs, que vous remarquerez probablement une légère distinction entre ce que vous avez lu jusqu’ici et ce qui va suivre. En effet, en un an, le chemin que j’ai parcouru m’amène aujourd’hui à développer un aspect qui me tient particulièrement à cœur tant il m’a fait évoluer. Celui de prendre davantage soin de moi. Je vais donc vous partager mes expériences dans l’espoir de vous révéler certaines pépites qui vous aideront à mieux vivre dans vos baskets au quotidien.
Mais pour revenir à mon second voyage, voici quelques explications qui m’ont amenée à repartir.
Coucher de soleil à Marlborough Sounds
Ce rêve éveillé dont j’ai su savourer les délices comme lorsque l’on croque dans une pomme bien juteuse fraîchement cueillie sur son arbre, s’est présenté à moi une seconde fois.
La Vie m’a offert un cadeau d’une valeur inestimable. Celle de pouvoir revenir sur la Terre des Kiwis.
Le 12 décembre 2017, soit précisément un an jour pour jour après avoir posé le pied en Nouvelle-Zélande pour la première fois, je reçois de mon très cher ami « Robinson Crusoé » un mail dans lequel il me propose de revenir l’aider durant la saison estivale.
Il me dit : « C’est un peu difficile pour moi de tout gérer tout seul durant la période d’été. J’aurais besoin d’un peu d’aide. Tu n’as qu’un mot à dire et je m’occupe de te réserver tes billets d’avions. »
Il y a quelques années, j’étais plus méfiante et il m’arrivait de douter de la sincérité de certaines personnes et de leurs réelles intentions à mon égard.
Avec le temps, je pense différemment. Et pour cause, cette situation en est la preuve. Rod m’a fait cette proposition en toute amitié, sans aucune attente, mise à part celle énoncée dans son mail.
Ce jour-là, j’avais l’impression d’avoir gagné au loto et que ce qui m’arrivait n’était qu’une mauvaise interprétation de la traduction de son mail en anglais.
A la première lecture, mon cœur m’invitait à y retourner sans trop d’hésitation.
Et puis, j’ai posé calmement les choses après quelques échanges de mails pour m’assurer que je ne rêvais pas en étant éveillée. Mais ensuite, à mon grand étonnement je me suis très vite surprise à avoir des doutes. Des pensées commençaient à me trotter dans la tête telles que : mais si tu retournes là-bas, tu risques de trouver le temps long, de t’ennuyer, de passer peut-être à côté d’occasions, de rencontres sur Paris pour monter à bien tes nouveaux projets, etc.
C’est alors que Rod m’a proposé un arrangement : celui de rester un mois et demi au lieu de trois mois. Je sentais qu’au delà de venir l’aider dans ses tâches domestiques, il avait besoin de moi en tant qu’amie. Tous ces éléments réunis m’ont alors très vite aidée à dissiper mes fausses croyances. Je devais y retourner. La chance ne se présente pas à votre porte deux fois comme ça.
Suivant notre positionnement, notre vision des choses peut changer. Ici, un coeur est perceptible. Quelques mètres plus loin, il ne s’agit que d’un trou “ordinaire”.
Je ne crois pas au hasard. J’ai donc laissé la Vie guider mon destin pour continuer cette quête du lâcher prise qui faisait partie de mon objectif initial et qui reste pour moi encore aujourd’hui, un entraînement quotidien. Je me rends compte une fois de plus, que, lorsque nous sommes confrontés à devoir prendre une décision, la plus juste est souvent celle qui émane des sensations venant du corps et non de l’esprit.
Nos doutes et nos peurs étant généralement guidés par notre ego. Vivre le moment présent permet de se dissocier de notre ego et de faire des choix justes. Prendre une décision qui serait la plus juste pour nous lorsque nous sommes fatigués ou empreints d’une émotion trop forte n’est généralement pas l’idéal. Il en va de même si nous laissons trop parler notre ego. L’ego n’est pas notre bon guide ou notre meilleur conseiller, alors que le fait de se connecter à son corps permet de définir avec justesse ce qui peut nous rendre heureux et vivant. Cela revient à écouter son intuition et son instinct qui ne se trompent que rarement.
Le jardin botanique de Sydney que j’ai découvert lors de mon escale avant d’embarquer de nouveau vers Wellington
Le lâcher-prise que j’ai vécu au travers de mon premier voyage m’a donné une sensation de légèreté que j’ai souhaité alimenter et vivre au quotidien à mon retour en France. J’ai alors procédé à des changements pour aller dans ce sens.
Le premier que j’ai mis en place a été celui de prendre soin de moi plus régulièrement, à commencer par me regarder tous les matins dans le miroir au réveil et me dire « je t’aime Sarah, tu es une belle personne ! ».
Afin de renforcer cette bienveillance envers moi-même, j’aime également apporter une attention toute particulière à célébrer chaque petite action dont je peux être fière ou tout objectif atteint. Pour cela, je m’octroie une récompense comme aller passer un après-midi avec un(e) ami(e), m’offrir un massage, une pâtisserie, faire du sport plus régulièrement, prendre le temps d’être à l’écoute de mes sensations et ainsi pratiquer davantage la méditation, etc.
Mais je peux vous dire que cela n’a pas été facile au début car je suis, à la base, une personne qui aime plus donner que recevoir. En effet, avant, je ressentais une forte culpabilité à l’idée de recevoir. Un besoin de « devoir rendre » quelque chose à la personne qui me donnait gratuitement. J’avais cette sensation de ne pas mériter à juste titre ce qu’elle m’offrait, même s’il ne s’agissait que d’un compliment. Aujourd’hui, j’appréhende et vis différemment les choses.
Dorénavant, après un travail sur moi-même, je peux vous affirmer que la culpabilité à laisser place à la gratitude envers la personne qui m’a fait un cadeau.
Celle-ci se manifeste souvent par un généreux câlin et me nourrit davantage que ce vilain sentiment de culpabilité qui n’avait, finalement, pas sa place d’exister.
C’est seulement un mois après mon retour, soit en avril 2017, que je ferai un stage sur la CNV (Communication Non Violente). L’intention de la Communication Non Violente est de créer une qualité de relation et d’empathie, avec soi et avec les autres, de résoudre les conflits, d’améliorer les relations et d’accroître les performances dans tous les domaines de l’activité humaine.
J’enchaînerai en août avec un autre stage de développement personnel axé sur le travail de nos peurs et sur la compréhension et le pouvoir que notre ego a sur nous. De nombreuses prises de conscience naîtront suite à ces deux formations.
Je me suis alors, depuis, engagée avec moi-même pour « OSER dire OUI » à tout ce qui se présenterait dorénavant à moi – toujours avec bienveillance et respect envers moi-même – afin d’affronter mes peurs et ainsi sortir de ma zone de confort.
Pour celles et ceux qui pensent que je suis une super héroïne qui affronte une peur chaque jour, je vais casser le mythe car ce n’est pas ma réalité. Cependant, je prends conscience des petits pas que je réalise dans mon quotidien ce qui me permet d’être plus fière de moi, de gagner en confiance.
Au même titre que les actions mises en place ou les objectifs atteints, une récompense bien méritée est accordée à chacun de mes petits pas.
Actuellement (printemps 2019), je suis une formation plus approfondie en CNV.
J’apprends :
– dans notre manière de penser et de communiquer ce qui génère de l’opposition ou, au contraire facilite la communication et désamorce les conflits
– à arriver à clarifier ce que nous vivons, notamment les enjeux ou besoins, et établir nos priorités parmi eux
– à m’exprimer de manière concise, avec des demandes claires
– à décoder l’agressivité d’autrui, c’est à dire ne pas la prendre contre soi de manière à garder le dialogue ouvert
Panorama sur Ship Cove
Une fois les pieds posés de nouveau dans le taxi des mers, je sens l’adrénaline monter en moi juste à l’idée de serrer fort dans mes bras mon créateur de rêves.
Cette fois-ci, je décide de vivre encore plus intensément le moment présent.
Je sais ce qui m’attend globalement et cette sensation d’appartenance à cette Terre qui ne m’est pas étrangère me rend plus légère. Par une journée d’un soleil resplendissant, j’aurai la chance, à peine 30 minutes après avoir quitté le rivage, d’observer un banc de dauphins nager autour de notre bateau. Le capitaine de bord décide alors de s’arrêter en chemin pour que les touristes prennent photos et vidéos afin d’immortaliser ce moment magique. Pour ma part, je décide de contempler ces dauphins en m’apercevant rapidement que de nombreux bébés sont présents également.
Je savoure ce moment et je replonge rapidement dans un autre souvenir similaire que j’avais vécu sur le bateau de Rod lors de notre expédition de deux jours en mer.
L’émotion monte et je ne pense plus. Je me délecte de me sentir si joyeuse et vivante à cet instant. Dans un réflexe incontrôlé, je respire la Vie, et je lève les yeux vers le ciel en signe de remerciement.
La lumière de l’aurore qui glisse sur ces montagnes donne un visage qui tente d’exprimer ses maux
L’une des premières choses que Rod m’ait annoncée à mon arrivée est qu’il n’avait plus d’internet ni de téléphone, sa ligne ayant été coupée accidentellement par sa compagnie téléphonique. Il n’avait strictement aucune idée de quand cela reviendrait à la normale.
A première vue, je me réjouissais d’entendre que j’avais une bonne excuse pour ne pas ouvrir ma boîte mail ou encore fourrer mon nez sur les réseaux sociaux et perdre ainsi mon temps.
Je profitais de cette opportunité pour renouer plus intensément avec la méditation de pleine conscience -appelée aussi « mindfulness »- en instaurant un rituel après le déjeuner tous les jours avant de recevoir nos nouveaux invités. Cette pratique je la connais bien car je m’y exerce depuis maintenant deux ans, grâce à mon ami Thomas John, avec qui j’ai suivi une formation. Cette méditation consiste simplement à jongler entre nos pensées et revenir à nos sensations corporelles.
J’ai d’ailleurs écrit un petit article à ce sujet que je développe davantage sur ce lien : https://www.sarahgalvan.com/meditation-de-pleine-conscience/ Voici quelques effets positifs que j’ai déjà pu observer après ces quelques années de pratique régulière :
– plus de sérénité,
– un profond relâchement corporel,
– une meilleure gestion de mes émotions,
– une meilleure concentration et organisation de mes pensées
– moins de stress.
Une personne qui aborde très bien le sujet du stress est le sociologue québécois,
Serge Marquis. En effet, lors de sa conférence « On est foutu, on pense trop ! », il parle des conséquences positives de la méditation de pleine conscience sur le stress.
Il parle de cette petite roue de hamster qui tourne constamment dans notre tête et qui engendre toutes ces pensées qui viennent constamment polluer notre esprit.
Il parle du stress et des conséquences néfastes que ce dernier a sur notre corps. Il dit qu’une bonne méthode pour remédier à ce stress est d’arrêter le temps, de porter son attention sur sa respiration ou sur une partie spécifique de notre corps.
Aujourd’hui, lorsque je pratique la méditation de pleine conscience, ce qui m’apaise très rapidement c’est l’image que j’associe à cette pratique. Il s’agit de cette mer bleue turquoise mélangée à la végétation florissante que m’offrait le panorama depuis le salon de Rod. A partir de là, il me suffit d’effectuer quelques inspirations et expirations pour commencer à me concentrer sur une partie spécifique de mon corps, comme le conseille Serge Marquis.
Il parle également d’un autre point très intéressant : comment atteindre le contentement. Pour y parvenir, il propose deux pistes. La première, en achevant quelque chose que l’on a choisi. Et la seconde consiste à placer notre attention sur ce qu’on est parvenu à accomplir.
Mon attention est portée sur la finalisation de mon écrit et de sa publication. Aujourd’hui, même si mes objectifs ne sont pas encore atteints, je ressens déjà une sorte de contentement.
En effet, mon énergie au quotidien s’avère être encore plus positive au réveil, tout au long de la journée et jusqu’au coucher. Je suis tellement animée par mon projet que beaucoup moins de pensées négatives viennent parasiter mon esprit, par exemple.
Je me sens fière et alignée dans une voie qui me semble évidente à suivre. Même si j’entends encore parfois certaines personnes me dire que je devrais être plus prévoyante pour mon futur, penser à avoir un travail qui m’assure des revenus fixes, etc., j’ai une telle foi et croyance en mon projet que je préfère n’écouter que mon instinct et suivre ce qu’il me dicte.
Aucune pollution nocturne au Blue Water Lodge. Il est donc facile d’apercevoir la voie lactée
Très vite, je retrouvais également mes vieilles habitudes comme si je n’étais jamais vraiment partie : petite randonnée matinale, longue discussion le soir couchant lorsque nous n’avions aucun invité à gérer, bonne tranche de rigolade en pariant sur les questions que les futurs invités allaient poser une énième fois à mon hôte chouchou, …
Cependant, après une dizaine de jours sans contact régulier avec le monde virtuel, je commençais à ressentir un manque. Même si j’avais pu rassurer mes proches en les appelant au cours d’une virée en mer d’une heure pour capter un semblant de signal, je ressentais comme un vide en moi, une forme d’oppression.
Je trouvais, toutefois, intéressant d’aller explorer et me connecter à cette sensation. Je comprenais sa provenance et pour autant je voulais me défaire de cet inconfort afin de me libérer de ce qui me gênait. Quel paradoxe quand j’y repense ! Comment aurais-je pu me sentir plus libre ailleurs que là où je me trouvais ? Cette retraite « forcée » m’aura fait comprendre plus tard que je ne pouvais pas blâmer les éléments extérieurs à moi-même si je ne me sentais pas libre à cet instant, mais que la raison de cet inconfort provenait tout simplement d’un ressenti personnel et intérieur. La Vie me mettait en face d’une situation particulière pour me faire prendre conscience qu’en réalité je ne me sentais pas libre tout simplement. Je pense que ce sentiment vient du fait qu’il « faut », qu’on « doit », sinon nous ne sommes pas « assez » ou alors nous sommes « trop ».
Lorsque je suis parvenue à intégrer corporellement que mon bonheur et donc que cette liberté ne dépendait pas de l’action et du pouvoir que les autres ont sur moi, mais de l’interprétation que je porte sur moi-même et sur le monde, alors cette tension en moi a commencé à se relâcher. Je réalise que je suis la seule à me mettre dans cet état.
Si parfois je peux me sentir triste, j’en suis la seule responsable. Au même titre, j’arrive à me sentir joyeuse, énergique, vivante, vibrante.
Cette magnifique prise de conscience m’a ouvert les yeux sur le pouvoir que nous possédons tous. Celui de tout changer. Notre regard sur nous-mêmes et donc, par ricochet, sur notre monde.
Lors des derniers voyages où je me suis retrouvée livrée à moi-même, j’ai vécu certaines expériences plus difficiles que d’autres. Ces situations, bien que désagréables, m’ont fait réaliser que je pouvais me sentir plus vivante dans ces moments-là. La vie s’est amusée à changer mes habitudes, à bousculer mes croyances. Ce qui m’a permis d’aller chercher au fond de moi-même des ressources insoupçonnées et de découvrir ma capacité de résilience.
Je me revois regarder au loin l’unique chemin de randonnée, perceptible depuis la terrasse du lodge, qui prenait son départ au pied de cette végétation luxuriante pour finir au creux de deux montagnes. Je me rappelle m’être dit un an plus tôt qu’avec plus de temps libre, j’aurais souhaité découvrir ce qui pouvait bien se cacher derrière ces montagnes. Je demandais donc à Rod où menait cet itinéraire et si l’effort en valait la chandelle. Il me répondit qu’il s’agissait d’une randonnée assez difficile et pénible car le chemin ne faisait que monter pendant 2h de marche sans aucun point de vue car l’intégralité se faisait dans le bush. Cependant, ma curiosité monta en éveil lorsqu’il finit par me dire que le panorama au sommet permettait de voir plusieurs monts et vallées.
Un jour alors que nous regardions le planning de la semaine ensemble, Rod m’annonça que nous avions finalement gagné une journée de congé en plus. Par chance, la météo prévoyait un temps magnifique, voire même caniculaire (plus de 32 degrés). Une idée vint alors à Rod, celle d’aller s’adonner à l’un de ses passe-temps favoris, à savoir la chasse au sanglier. Il tentera, jusqu’à la dernière minute, de me convaincre de l’accompagner en éclaireuse pour aller chasser à ses côtés. Mais ma détermination était forte et je n’avais nulle envie de céder à son invitation.
Le simple fait d’être présente à ses côtés m’aurait rendue complice de cette pratique que je réprouve. Loin de respecter l’une de mes valeurs profondes, accepter sa proposition ne m’effleura alors même pas une seconde l’esprit, même si je comprenais son enthousiasme et la bonne cause pour laquelle il aime tant pratiquer « ce sport ». En effet, lors de nos promenades, Rod m’avait appris à repérer les traces laissées par ces animaux sauvages derrière leur passage : une végétation méconnaissable, mutilée, une terre appauvrie comme dévastée par le feu.
De plus, je découvrais que Rod était très investi politiquement et écologiquement au sein de sa région. En chassant, il veille à la régulation des cerfs et sangliers dans le but de protéger la nature environnante et donc indirectement à l’économie de son propre pays. Car en effet, si les forêts sont dévastées, qui souhaiterait randonner et prendre le temps de s’arrêter chez lui pour admirer une nature défigurée ?
Il ne fut donc pas surpris que je choisisse de m’aventurer seule pour cette randonnée.
Le jour J, je décide de partir de bonne heure pour éviter de subir les affres d’une canicule qui m’aurait rendu la montée encore plus pénible. Je chargeais donc dans mon sac à dos quelques vivres dans l’optique de prendre mon petit déjeuner au point culminant de mon objectif à atteindre.
Je me réjouissais de partir seule à l’aventure en observant une nature qui s’éveille timidement et où la fraîcheur de la nuit se faisait encore bien ressentir. Après trois quart d’heure de marche à un rythme bien soutenu, j’ai fini par m’enfoncer dans la jungle sans trop d’hésitation car Rod m’avait prévenue qu’il n’y avait qu’un seul chemin. Cependant, ce qu’il ne savait pas, c’est qu’une rivière avait débordé dû aux fortes pluies tombées quelques jours auparavant. Ne pouvant plus emprunter le passage initial, je me retrouvais donc en face d’un dilemme. Celui de devoir traverser cette rivière en me retrouvant trempée jusqu’aux cuisses ou faire demi tour. Mais je me refusais à abandonner la randonnée. Alors que tout espoir semblait perdu, je finis par trouver un passage. Munie d’un grand bâton qui me servait d’appui sur de grosses pierres, je pu enfin franchir cette rivière qui m’avait éloignée de mon sentier initial.
Une fois de retour sur le droit chemin, il me restait encore une montée d’une heure trente avant d’atteindre mon objectif. Rod n’avait pas menti sur la difficulté de ce parcours.
A de nombreuses reprises, un flot de pensées négatives envahissait mon esprit, et je me répétais « pourquoi t’infliges-tu une telle torture ?! ». Mais une autre part de moi, la « Curieuse », me disait « tu verras, tu vas bien mériter ton panorama une fois arrivée au sommet. Alors accroche-toi et ne lâche rien ! ».
Mon ascension dans le bush touchait presque à sa fin. La lumière se fit plus intense. Le sol redevenait plat sous mes pieds. Aux moments où je commençais à apercevoir les premières vallées en contrebas, je me suis retrouvée nez à nez avec un sanglier.
Une fois ma stupéfaction passée, je cherchais un endroit où me réfugier pour me protéger de l’animal. C’est sur le tronc d’un arbre mort que je pus prendre de la hauteur. Après avoir tapé vigoureusement dans mes mains, la bête s’enfuit. Je pouvais enfin admirer le paysage qui s’offrait à moi.
Point de vue sur Melville Cove
Quelle ironie ! Rod n’avait vu aucun sanglier durant toute sa matinée de chasse. Je me rappellerai toujours sa réaction et les rires qui s’ensuivirent lorsque je lui racontais ma mésaventure.
Au retour la descente fut plus aisée que l’ascension. Mes muscles échauffés lors de la montée me faisaient moins mal, ce qui m’a permis d’apprécier davantage le moment présent.
Cette randonnée m’a apporté, une fois de plus, un travail sur le lâcher prise. Lâcher le mental. Lâcher les pensées qui affluent continuellement dans mon esprit.
Au bout d’un moment, lorsque l’on se retrouve à marcher longtemps tout seul et qu’on est assailli par nos pensées, une petite voix finit par dire « STOP, c’est trop ! ». Le mental a donc tendance à céder, à être moins présent et il est alors plus aisé de porter notre attention juste sur nos sensations corporelles. Et sans même s’en rendre compte, la créativité pointe souvent le bout de son nez à ce moment-là. C’est ce qui m’est arrivée lorsque je me suis concentrée sur mes douleurs physiques.
Lorsque je n’ai aucune attente, que je vis l’instant présent, connectée à mon corps et donc que je me libère de mon mental, cette créativité surgit souvent de nulle part, au moment où je m’y attend le moins. C’est un effet de surprise que j’adore.
Et puis, j’ai remarqué que cette créativité apparaît souvent lorsque je cours, marche ou que je médite : en dessinant, en faisant des photos, ou en pratiquant la pleine conscience, par exemple.
Lorsqu’une idée novatrice se présente à moi, je ressens souvent une sensation très agréable. Celle d’être en vie. Instinctivement, je ressens de la gratitude. Gratitude d’être vivante, de pouvoir marcher, parler, voir, toucher, sentir, entendre, savourer, ressentir.
Plage de surfeurs à Christchurch
Quelques mois après mon retour, je commencerai la formation en PNL (Programmation Neuro-Linguistique). Je parviendrai à changer mes automatismes en intégrant le fait que nos interprétations ne sont pas forcément en adéquation avec celles des autres.
Je conscientiserai, grâce à cette méthodologie qui consiste entre autre à améliorer la communication entre les individus, que mon rôle n’est pas de porter un jugement sur les autres ni de leur proposer des solutions, mais que l’autre possède déjà en lui ses propres réponses.
Cette technique m’aide aujourd’hui à clarifier et mieux comprendre les objectifs de mes clients que j’accompagne lors de mes séances PHOTO-TerreHappy.
J’ai créé ces séances suite à mon premier voyage. Elles ont pour vocation d’amener mon client à accueillir ce qui ce passe dans son esprit et dans son corps à l’instant présent. Je l’invite à définir son objectif du moment et à atteindre un état de conscience modifié (hypnose) pour qu’il soit plus détendu face à mon appareil photo.
Au delà de réaliser de simples portraits, ce que j’aime avant tout et qui est extrêmement fort à chaque fois, c’est ce qui se lit dans le regard de ces personnes qui prennent conscience de leur beauté vis-à-vis d’elle-même, des autres ou du monde.
J’aime aussi particulièrement utiliser l’outil de la PNL pour interagir avec elles et les aider à passer à l’action face à mon objectif.
La PNL marche au niveau neuro psychologique, c’est à dire qu’elle agit sur notre capacité à penser (système de croyance), notre capacité à ressentir (système émotionnel), notre capacité à agir (système neuro-émotionel), mais aussi sur notre énergie intérieure et notre capacité à communiquer avec notre environnement.
Par une série de questions, lors de mes séances PHOTO-TerreHappy, le mental de mes clients se libère ainsi de toutes pensées parasites. Le masque porté, bien souvent inconsciemment, tombe alors. Vous savez, celui que tant de personnes portent en société pour prétendre être celles qu’elles ne sont pas réellement dans le but de se faire « accepter », « d’être considérées », voire même « aimées ». J’aime lorsqu’elles « pètent » ce masque en ma présence.
La confiance qu’elle m’accorde leur permet de se libérer de cette part qu’elles n’osent habituellement montrer à personne. Celle qu’elles ne s’autorisent à exprimer que seules, à l’abri du regard des autres.
C’est ce qui m’anime aujourd’hui. Travailler avec elles en profondeur pour les aider à prendre conscience que les croyances qui les font souffrir, ne sont en réalité que de simples croyances et qu’il est possible de les changer. Mon approche les aide dans cette démarche, puisqu’elles arrivent à affirmer qui elles sont réellement en me montrant leur authenticité.
Grâce à toutes les formations que j’ai suivies, j’ai donc appris à m’apporter plus de bienveillance, de douceur, et, même si le chemin est encore long pour atteindre cet objectif, je suis devenue encore plus tolérante envers moi-même et donc envers mon prochain.
Face à certaines situations qui me touchent, je me répète très souvent que chacun donne le meilleur de ce qu’il peut nous donner à l’instant présent. Cette réflexion m’aide à accepter le fait que nous ne vivons pas tous une situation donnée de la même manière, et qu’il nous revient donc l’entière responsabilité de devenir plus tolérant pour ne pas souffrir inutilement de cette situation.
La lumière rasante de fin de journée sur les montagnes de Marlborough Sounds
J’avais déjà eu cette chance d’observer cela au Canada, mais lorsque vous vivez dans une région où il y a de l’eau, quelle que soit sa forme (lac, étang, mer, etc.), le paysage est inévitablement changeant tous les jours. Ce fut l’un de mes bonheurs quotidiens en vivant au lodge.
Après ce séjour d’un mois là-bas, je n’ai assisté à aucun séisme cette fois-ci, mais à deux grosses tempêtes dont un ouragan qui s’est rabattu sur nous après avoir plus fortement touché les îles au nord de la Nouvelle-Zélande.
La météo était extrêmement changeante, passant de la tempête à de magnifiques rayons de soleil. Cette force et beauté de la nature m’ont permis de m’entraîner à un exercice photographique que je n’avais jamais réalisé auparavant :
celui de photographier une série d’images du même paysage depuis le même point de vue (depuis le lodge de Rod) pendant une certaine durée définie.
Voici cette série en image :
Le bateau de Rod toujours prêt à partir pour de nouvelles aventures
Lors de nos « au revoirs », Rod me fit comprendre que je serais la bienvenue de nouveau l’année prochaine.
Seulement quelques mois après mon retour en France, je reçus son invitation pour rester chez lui, pas un mois et demi, ni trois mois, mais cinq mois cette fois-ci !
C’est avec une légère tristesse que je me suis vue refuser sa proposition. Je sais que mon cœur est toujours présent là-bas et que j’y retournerai un beau jour.
J’ai eu la chance de passer mes trois derniers hivers à l’étranger, loin de la grisaille parisienne, à la découverte de l’autre, mais surtout de moi-même.
(A changer si le livre est publié dans longtemps) Cette année (à la place : hiver 2018-2019), j’ai décidé de rester chez moi et de ne pas voyager. Beaucoup d’imprévus, d’inconnus et en même temps, une joie immense de me poser pour avancer sur tous mes projets.
Mon voyage en cet hiver 2018-2019 promet donc d’être différent mais je sais qu’il ne sera pas, pour autant, moins riche.
En effet, l’un des défis que je me suis lancés est celui de prendre contact avec toutes les personnes qui m’inspirent, grâce à qui j’apprends et donc grandis. Humainement parlant je vais donc continuer de voyager, mais sous un autre aspect. Je me suis lancée ce défi après avoir lu cette citation « On devrait faire tous les jours quelque chose que l’on n’a jamais fait ».
Je souhaite montrer ma gratitude à chacune des personnes que je contacte, en leur faisant découvrir mes séances PHOTO-TerreHappy. Elles s’autorisent ainsi à vivre une expérience en conscience avec, à la clef, leur portrait en cadeau.
Je suis parfois impressionnée lors de certains tête-à-tête. Je me sens comme une gamine dans un parc d’attraction qui s’apprête à faire le « grand 8 » pour la toute première fois, terrifiée et super excitée en même temps.
Je me rends compte dans ces moments-là que l’humain, s’il le veut, a la capacité de s’adapter à toute nouvelle situation. Mais il peut aussi la fuir. Dans tous les cas, quelle que soit sa décision, il apprendra de ses propres expériences et en ressortira plus grand et plus fort.
Car en effet, la prise de décision peut s’avérer parfois bien difficile. Avant même d’agir il faut faire un choix. Oui, mais lequel ? Est-ce vraiment le meilleur pour moi et pour l’autre ?
Grâce à la PNL, j’ai aussi appris à me dissocier de toute situation. Cela revient simplement à se mettre dans la peau d’une spectatrice afin d’être plus objective. Cette méthode me permet ainsi de prendre un certain recul et d’être moins empreinte de mes émotions.
Le Bien et le Mal s’estompent et le jugement laisse place à l’observation de ce qui est.
Vous sentirez alors la paix s’installer en vous.
Quoiqu’il en soit, je me nourris de ces échanges qui m’apportent continuellement une nouvelle connaissance sur moi-même, sur mes différents comportements et mes réactions.
J’espère de tout cœur que mon partage d’expériences vous amènera vers un niveau de conscience différent et que, d’une manière ou d’une autre, vous aurez été touchés par un mot, une citation peut-être ou encore par l’une de mes photos.
Pour clôturer mon récit, je vous invite à être dans l’action ! La Vie est un jeu. Je vous souhaite de vous amuser et de vivre pleinement chaque instant en conscience et de faire que votre « je » devienne votre réalité.
« Le vrai bonheur ne dépend d’aucun être, d’aucun objet extérieur. Il ne dépend que de vous-même » Dalaï LAMA
Coucher de soleil sur les montagnes de Marlborough Sounds
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