Effet trompe l’oeil, un peu comme sorti tout droit d’un rêve, l’orage donne cette impression d’une double exposition des montagnes…
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Aux abords de Wanaka
C’est seulement quelques jours après mon retour de Nouvelle-Zélande que j’ai commencé à réaliser l’ampleur des merveilles que j’ai découvertes lors de mon voyage.
Au beau milieu de la nuit, encore complètement « jetlaguée », j’ai couché sur papier mes premiers écrits relatant mon aventure de 3 mois…
Libération, prise de conscience, retour à la réalité, simple envie de partager…
Je suis une personne curieuse, qui a soif d’aventure, qui aime découvrir de nouvelles cultures, partager, aider, apprendre sur l’autre, apprendre sur moi-même… et qui a besoin de se ressourcer grâce à la nature pour nourrir ma créativité.
Je suis également quelqu’un de très optimiste et je me répète souvent ces 3 citations :
« Souris à la vie et la vie te sourira »
« Rien n’est impossible »
« Quand tu veux, tu peux ! » («Quand on veut on peut !»)
Lorsque je vis une expérience riche en émotions (comme celle que je vais partager avec vous) ou qui découle d’un effort, l’une de ces devises prend alors un sens tout particulier pour moi.
Portrait réalisé par ma très chère amie photographe, Coraline Berrat
Les voyages m’apportent une sérénité, un contentement qui réduisent ainsi mon stress.
Lors de ce dernier périple, j’ai fait des rencontres incroyables, inattendues, bouleversantes et ces échanges m’apportent aujourd’hui une énergie si positive dans mon quotidien que voyager régulièrement devient une nécessité pour mon bien-être.
Je vis beaucoup le moment présent. Je sais donc apprécier et savourer ces moments-clefs de ma vie et me replonger dans ces états d’émerveillements rien qu’en y repensant.
Pendant mon voyage, je me suis souvent répétée que j’avais une « chance incroyable ». Mais cette chance, d’où vient-elle ?
Savoir se poser les bonnes questions – Malborough Sounds
L’une de mes motivations premières était d’améliorer mon anglais ! J’ai l’envie depuis gamine de pouvoir m’exprimer et comprendre correctement l’anglais. C’est comme une évidence, un besoin vital, quelque chose que je dois absolument posséder. Avec la barrière de la langue, sinon, je me sens coupée d’une quantité énorme d’informations qui peut venir des quatre coins de la planète.
Certaines personnes pourraient trouver ça un peu paradoxal, mais j’ai fait le choix de ne plus écouter les informations à la tv depuis plus de 10 ans. J’ai pris cette décision dans l’unique but de me préserver en limitant ce flux incessant d’informations négatives.
Afin de me faire ma propre vision et pour ne pas être totalement coupée de ce beau monde, j’aime donc aller à la rencontre directement de ses occupants.
Pour allier l’apprentissage de la langue et la découverte d’une culture, j’ai choisi de partir 3 mois en tant que woofer. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, il s’agit tout simplement de travailler quelques heures par jour pour une personne (généralement le woofing est associé à du travail pour des fermes, mais pas que !) et en échange, la personne vous fournit le gîte et le couvert.
Quoi de mieux pour vivre au coeur d’une nouvelle civilisation ?!
Le choix de la Nouvelle-Zélande s’est présenté à moi comme une évidence. Cela faisait plus de 10 ans que je souhaitais partir à l’autre bout du monde. J’avais prévu de faire, initialement après mon baccalauréat, un road trip d’un an en Australie, mais les circonstances de la vie en ont décidé autrement.
En 10 ans, il s’en passe des choses mais mon envie de partir aussi loin est toujours restée bien présente au fond de moi.
Ce sera finalement la Nouvelle-Zélande car je souhaitais tout simplement découvrir un pays encore plus sauvage que l’Australie.
«Malborough Sounds»
J’avais un impératif : me retrouver au coeur de la nature et éviter au maximum les grandes villes. Comme beaucoup de personnes m’avaient avertie que l’île la plus sauvage entre les deux était l’île du Sud, alors je n’ai pas hésité. Mon choix était fait, ça serait l’île du Sud !
Après avoir trouvé mes deux premières destinations : Marlborough sounds et Nelson, j’ai réservé mes billets seulement 2 semaines avant mon départ !
Mis à part me rendre à ces deux adresses je n’avais rien planifié pour la suite. J’espérais juste profondément avoir l’occasion d’aller visiter la région autour de Wanaka pour me retrouver entourée de montagnes…
C’est donc la grosse boule au ventre que j’ai quitté mon chéri (que je remercie énormément de m’avoir soutenue dans mon projet) et mon petit repaire parisien pour affronter de nombreuses peurs…
Je suis plutôt du genre à tout planifier, histoire d’avoir l’esprit tranquille, de savoir où je vais mettre les pieds et d’avoir un peu le contrôle sur ce qui se passe. Mais cette fois-ci, il en sera différent ! Donc l’une de mes premières peurs à affronter, serait de lâcher prise !
Typique ciel et montagnes néo-zélandais – «Milford Sounds»
Au travers de ces écrits, j’aimerais partager avec vous ma vision du voyage, son évolution, quelques photos (bien sûr) et j’espère susciter en vous l’envie de partir à votre tour à l’autre bout du monde !
La NZ n’étant pas mon premier voyage, (mais toutefois mon premier en tant que woofer), je me rends compte avec le temps, comme je vous le disais, à quel point il est devenu pour moi vital de pouvoir partir à l’exploration d’une nouvelle culture.
Je suis partie le 10 décembre 2016 pour arriver le 12.
Préparez-vous donc à voler longtemps dans les airs !
Il faut en moyenne un peu plus de 30 heures de vol pour rejoindre l’autre bout de la planète ! (éh oui, ça se paye de vouloir jouer les aventurières !). J’ai donc bien eu le temps de me répéter : « Que l’aventure commence !”
32 heures !!! Je me disais que ça allait être interminable, mais on est tellement choyé par les hôtesses de l’air (photo) et puis, on regarde un film, on mange, puis on regarde de nouveau un autre film (en se disant que peut-être son anglais aura déjà un peu progressé)… Bref, tout le vol se passe dans le noir donc on perd la notion du temps et c’est pas plus mal… tout cela pour patienter avant le début de l’aventure. Je pense qu’il y a pire, non?!
Polaroïd avec les hôtesses de l’air
Avant de poser mon premier pied dans la Capitale de la NZ, mon escale à Melbourne m’a permis de vivre une première expérience plutôt intéressante !
Complètement dans la lune avant d’embarquer pour Wellington, je m’aperçois que je ne retrouve plus mon sac à main. Plus de peur que de mal, je finis par le retrouver mais je m’aperçois que tout mon liquide n’était plus dans mon sac. Je cours donc déposer une plainte auprès de la police Australienne 30 minutes avant l’embarquement et suis directement encadrée par une hôtesse de l’air pour ne pas manquer mon vol.
Je n’oublierai jamais cette personne car elle s’est occupée de moi comme si j’étais sa propre fille. D’une gentillesse et d’une bienveillance incroyables.
La cerise sur le gâteau : elle s’approche de moi quelques minutes avant l’atterrissage pour me donner une enveloppe. Celle-ci contenait du liquide dont elle avait fait la collecte auprès de ses collègues pour que je puisse avoir un minimum d’argent qui me permettrait de payer mon taxi pour rejoindre mon Airbnb ! J’en étais déboussolée de voir un geste si humain, mais ce n’était pas fini…
Par la suite, la chance a continué de me suivre car au moment de récupérer mes bagages, la personne qui était assise à mes côtés dans ce court vol est venue me dire au revoir et me souhaiter un bon voyage en me donnant un billet de 20$ ! « J’ai appris pour ton « vol » d’argent, tiens, c’est pour toi. C’est ma manière à moi de te souhaiter un bon voyage ! » Je ne réalisais pas ce qui venait de se passer ! Est-ce que toutes les personnes que j’allais rencontrer pendant mon voyage allaient être empreintes d’une telle bienveillance envers moi ?
J’avais l’impression que Noël arrivait avant l’heure.
Arrivée en fin d’après midi sous la grisaille qui s’est transformée en petite pluie fine, j’ai été grandement interpellée par le chant des oiseaux ! Un chant si fort en pleine ville et différent de chez nous ! Première différence qui a marqué mon esprit.
La seconde, une ville très aérée avec une nuisance sonore minimale comme si tous les véhicules qui roulaient étaient des hybrides. Une odeur de fraîcheur émanait des nombreux « arbres de Noël » (comme ils les surnomment là-bas) présents en ville et que l’on retrouve également partout en NZ.
“Christmas tree”
La découverte de cette capitale fut très brève car je devais prendre le ferry le lendemain pour 7h15 afin de rejoindre l’île du Sud par la voie des mers.
3h30 de bateau m’attendaient alors avant de rejoindre ma toute première expérience en tant que woofer.
Nature sauvage – “Malborough Sounds”
Après la traversée pour rejoindre l’île du Sud, un bus me dépose directement à Picton, charmante petite ville que j’aurai l’occasion de visiter plus tard…
Picton depuis le taxi des mers
Un taxi des mers m’attendait déjà pour repartir direction le «Bluewater Lodge».
Il me faudra encore 2h30 pour arriver à bon port. Durant ce trajet, j’ai vraiment commencé à réaliser à quel point la flore était bien différente de celle présente en Europe. C’était aussi l’occasion pour moi d’avoir mes vraies premières conversations en anglais avec une super famille australienne qui me racontait son périple en croisière pour découvrir la NZ !
Première découverte de la nature – “Malborough Sounds”
Une fois mes bagages déposés sur un ponton, je découvre enfin mon hôte qui arrive sur un quad avec ses 4 chiens qui le suivent en courant. Je comprends alors que les seuls moyens de locomotion ici seront le quad ou le bateau.
Mes bagages sont disposés en vrac dans une vieille caisse en bois confectionnée à la main et je dois m’accrocher fermement à mon hôte pour ne pas tomber de son véhicule tellement le chemin que nous empruntons est ardu. Après nous être enfoncés dans la jungle, j’aperçois enfin mon «nouveau chez moi».
Nous sommes complètement immergés dans la nature, seulement une dizaine de maisons nous entoure dans la région. La plus proche se situant à 5 minutes à pied minimum. Petit à petit, je réalise que je suis au milieu de nulle part.
Je suis logée chez Rod, une personne d’apparence assez froide au premier abord, qui aime la chasse, la pêche et vivre en autarcie. Il possède un magnifique lodge où les randonneurs qui souhaitent parcourir le « Queen Charlotte Track » -une randonnée de 70 km en plein coeur de Malborough Sounds- peuvent s’arrêter pour y passer une ou deux nuits en attendant de poursuivre leur chemin. C’est l’une des destinations rêvées en NZ.
Ma première mission sera donc de prendre soin des lieux et de ses occupants.
Connaissance des lieux, à mon arrivée…
Assez “jetlaguée” les premiers jours, j’ai cette sensation de vivre un rêve, tout en étant éveillée !
Sensation assez particulière mais très agréable qui me poursuivra tout le long de mon voyage. L’initiation du « lâcher prise » commence à faire ses premiers effets. Il faut dire que Rod mène une vie très différente de la majorité des personnes vivant dans un pays développé, tel que la NZ.
Son rituel : aller pêcher quasiment tous les jours avec ses chiens qui l’accompagnent toujours partout !
L’apprentissage de la pêche et comment gouverner un bateau deviennent mes activités quotidiennes. Je découvre une nature tropicale avec des chants d’oiseaux encore plus impressionnants qu’à Wellington. J’aurai même droit à des concerts au lever du jour.
Tel un chef d’orchestre qui dirigerait très maladroitement toute une troupe d’oiseaux, je serai réveillée plus d’une fois tellement le volume sonore était puissant. Puis, soudainement, plus un bruit. La cacophonie s’arrêtera d’un seul coup, comme si le lever du jour annonçait la fin de la récré.
Le bateau de Rod
La météo, ici, est extrêmement capricieuse : toutes les saisons dans une même journée avec un soleil brûlant et un vent d’une fraicheur qui ne fait nul doute que nous sommes proches de l’Antarctique.
C’est l’été et pourtant j’aurai droit à des remarques venant de toutes les personnes que je rencontrerai durant mon voyage. Elles me diront qu’il s’agit d’une année exceptionnellement froide et venteuse…
Etant en contact régulier avec des voyageurs, je prends plaisir à écouter des histoires venant d’autres pays. Même si mon anglais est encore très moyen, j’ai ce sentiment d’avoir une connexion très forte avec toutes les personnes que je côtoie. Je me dis alors que mon âme de baroudeuse est peut-être la clef de cette connexion qui fait que nous nous comprenons facilement par un simple échange du regard. J’ai beaucoup de satisfaction à échanger avec ces personnes qui viennent de toutes les régions du monde et n’ai qu’une envie : espérer que nos chemins se croiseront de nouveau.
Souvenirs avec quelques “backpackers”
Plus les jours passent et plus les liens que je crée avec Rod deviennent forts. L’homme froid aux allures de Robinson Crusoé, comme je m’amusais à le surnommer, s’ouvre petit à petit à moi.
Plusieurs personnes dans mon entourage au cours de mon voyage vont me faire la même réflexion. Elles vont me dire que j’ai une attitude qui les poussent à se livrer d’elles-même, à livrer ce qu’elles ont sur le coeur plus facilement qu’avec d’autres individus, les délestant ainsi d’un poids qu’elles retenaient en elles. Je m’étais déjà fait cette réflexion, car c’est ma manière d’être avec mes amis, mais c’est également ma manière de travailler en tant que photographe. Cependant plus j’avancerai dans mon voyage et plus il m’apparaîtra évident de devoir creuser davantage cette piste qui m’intrigue.
J’ai toujours aimé aider mon prochain sans le juger et l’écoute est à mon sens une clef indispensable pour dénouer les portes verrouillées et arriver à capter ainsi le vrai regard, le regard profond de la personne en face de moi.
Portrait de Rod
Alors que je ne devais rester que 2 semaines chez Rod, il me propose très rapidement de prolonger mon séjour pour une expédition de deux jours sur son bateau, puis de me déposer dans la prochaine ville où m’attend ma seconde « woofing experience », à Nelson.
Avant de larguer les amarres, Rod laisse son lodge pour une dizaine de jours à une famille dont je fais très brièvement la connaissance (à peine 20 minutes) et qui me laissera ses coordonnées comme sur un coup de tête en me disant « Si jamais tu passes faire un tour à Dunedin et que tu cherches un logement, alors n’hésite, pas appelle-nous ! » .
Je trouve sur le moment, encore une fois, ce geste rempli de bonté. Sur un petit morceau de papier que je sors de mon jean, Stephanie note ses coordonnées, même si je me dis en moi-même que je n’ai pas prévu d’y aller, Dunedin étant une «grande ville»… Je récupère donc mon petit papier que je glisse rapidement de nouveau dans ma poche, étant appelée de loin par Rod impatient de partir en mer !
Vue depuis le Bluewater Lodge avant notre départ
Lever du soleil – “French Pass”
Deux jours en bateau ! Quand on a le mal de mer je peux vous dire qu’avant de se lancer dans l’aventure, on y réfléchit à deux fois ! Mais mon coeur me dit qu’il faut y aller. Qu’une occasion comme celle-ci ne se présentera à moi qu’une seule fois dans ma vie ! Rod me garantit que je ne serai pas malade car ses leçons de conduite vont m’être efficaces pour faire passer le mal de mer et que je porterai la casquette du commandant de bord dans les moments de mer agitée !
Mais il me fait surtout rêver en me parlant du « French Pass ». Un endroit magique à découvrir pour un photographe selon sa propre expérience. Je me prête donc au jeu et je peux vous affirmer que si c’était à refaire, je le referais sans hésiter !
Coucher de soleil sur les monts de “Malborough sounds”
Nous quittons le lodge en fin de journée et nous faisons notre tout premier arrêt à la nuit tombante dans l’espoir de nous approvisionner avant d’entamer ce périple. En vain, il nous faudra trouver un meilleur spot le lendemain pour «catcher du fish» (= que le poisson morde à l’hameçon). Et oui, le poisson lui aussi a le droit d’avoir une bonne nuit de sommeil.
Durant la nuit, j’entends Rod qui m’appelle pour me dire « veux-tu voir quelque chose de magique ?! » Curieuse comme pas possible, je saute du lit et sort pour voir de quoi il s’agit. Muni d’un bâton, il trace une ligne dans l’eau… Avec stupéfaction, un paysage nocturne scintillant semblant sorti tout droit d’un autre monde s’offre à moi. La voie lactée visible tous les soirs semble cette fois-ci se refléter dans la mer à cet instant. Une énorme quantité de plancton lumineux est en suspension cette nuit-là et il est alors possible de les apercevoir en créant un mouvement dans l’eau qui les fait alors briller. Consciente qu’il s’agit là d’un évènement assez rare en NZ, je suis une fois de plus émerveillée…
Réveillée aux aurores par le bruit du moteur, je réalise rapidement excitée comme un enfant, que l’aventure commence avec ce doux souvenir de la nuit passée qui trotte encore dans ma tête ! Seuls au monde, entourés par la nature, cette douce et magique lumière, me fait sentir vivante et apprécier l’instant présent.
Seuls au monde, seule la nature nous entoure
Comment ne pas avoir l’impression de rêver ?!
Pincez-moi, ou alors pîquez-moi ! Ah… c’est déjà fait, merci les sandflies ! C’est vrai, je ne vous en ai pas encore parlé mais si vous allez en NZ, ces toutes petites mouches noires se feront un plaisir de faire votre connaissance en se délectant du goût frais de votre chair européenne dont ils raffolent !
Vous sauterez alors sur la première occasion pour vous munir d’un répulsif quand vous comprendrez la douleur de ces micros piqûres inoffensives.
La NZ est un pays génial car il n’y a pas de danger. La faune et la flore ne sont d’aucune menace. Mais gare, toutefois, à ces petites bébêtes !
Flore en NZ – Queens Charlotte Track
Nous sommes donc parés pour commencer une très belle journée en mer. Après une première matinée assez agitée, nous décidons de poser l’ancre dans une petite crique en milieu d’après-midi et de passer la nuit ici pour éviter un orage que nous voyons passer au loin…
Nous décidons de nous arrêter juste avant le « French pass » pour en faire la traversée le lendemain matin.
Sage décision car la météo se gâte et le vent s’emballe un peu.
Les chiens, habitués à la navigation, sont toutefois contents d’avoir plus d’espace lorsque que faisons des arrêts
La traversée du “French Pass”
Départ 6h30, nous traversons le “French Pass” 30 minutes plus tard. Habituellement mouvementée comme une rivière, nous avons une mer calme qui se profile devant nous. Quelle chance !
Je prends quand même un anti nauséeux (juste au cas où) et je suis parée pour profiter à fond de ce décor cinématographique qui me donne l’impression d’être plongée au plein coeur de la trilogie du Seigneur des Anneaux.
L’aube au “French Pass”
Je suis alors empreinte un double sentiment. Celui de simplement vouloir profiter du moment présent car j’en prends plein la vue et celui de prendre 10 milliards de photos pour ne rien oublier.
Je décide alors de faire un compromis… et d’apprécier ce lever de soleil avec ces montagnes qui nous encerclent.
Les montagnes du “French Pass”
Une fois cette étape franchie, il ne nous restera plus qu’à pêcher une toute dernière fois avant de regagner Nelson après 5h-6h de bateau.
Plage de Nelson
Premier pas sur la terre ferme et retour à la civilisation après plus de 3 semaines de coupure dans la nature.
Première impression : je réalise que les voitures conduisent dans le sens opposé par rapport à chez nous. Je le savais déjà bien sûr, mais mon esprit avait tout fait pour l’oublier.
Je fais enfin la connaissance de mon second hôte, Robbert. Une personne qui sourit à longueur de journée !
Portrait de Robbert
Les adieux avec Rod sont difficiles et très furtifs (ça nous arrange tous les deux car on n’aime pas ça !) mais un espoir de se revoir une dernière fois est en suspens avant qu’il ne reparte quelques jours plus tard.
Je finirai effectivement par le revoir une dernière fois avec la promesse qu’il ne s’agisse pas d’adieux.
Mon expérience à Nelson m’a rappelée à l’ordre.
La civilisation, la population. Ca m’a mis une grosse claque. J’adore le contact avec les gens, mais je me suis rendue compte à quel point cela ne m’avait, pour autant, absolument pas manqué durant ces dernières semaines.
Je ressens très rapidement l’envie de bouger à nouveau alors que j’avais initialement convenu de passer environ un mois à Nelson chez Robbert. Pour apaiser ce trop plein d’individus, dès que l’opportunité se présentera à moi, j’irai donc de nouveau me promener étant toujours à la recherche de la nature…
Robbert possède un énorme jardin avec plus de 600 différentes espèces d’arbres. Il y a 4 ans, une énorme inondation (ce qui est extrêmement rare car Nelson est considérée comme étant la ville la plus ensoleillée de la NZ) a détruit la quasi totalité de son jardin. Il a perdu énormément d’argent dans cette tragique histoire.
Fervent amoureux des plantes, il décide petit à petit, avec l’aide de woofers comme moi, de rebâtir et d’entretenir son jardin. Tel sera donc ma mission à Nelson.
Il a vécu pendant de nombreuses années au Japon et a voyagé dans plus de 50 pays différents. Ce qui fait qu’il possède donc une vision du monde très élargie. Les échanges philosophiques avec lui sont nourrissants, constructifs et je voyage avec lui rien qu’en l’écoutant me relater ses aventures aux quatre coins du monde.
Famille s’amusant sur la plage de Nelson
Par ailleurs, il me proposera de découvrir le parc national d’Abel Tasman une fois que son voilier sera réparé mais mon chemin en décidera autrement. Ayant suivi ses conseils je vais rejoindre, plus rapidement que prévu, ma 3ème destination qui se situera dans la belle région de Golden Bay, proche de Collingwood.
Les collines de Collingwood
C’est sous une pluie ardente que Dalia, une charmante et belle jeune femme est venue me récupérer à Collingwood. Ce tout petit village se situe à environ 8 km de ma future résidence. Il se résume à une simple allée de magasins d’approvisionnements et de quelques maisons aux alentours.
Lorsque Dalia descend de son 4×4, je m’aperçois qu’elle est « barrefoot » (=pieds nus). «Tiens, tiens… pas commun de voir quelqu’un sans chaussures par cette météo !».
Je ne peux alors m’empêcher de questionner cette belle brunette à ce sujet. Je comprends très vite que cette différence fait appel à une simple envie de se démarquer des autres par une forme de «liberté» d’expression, que l’on pourrait comparer à celle des hippies.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul endroit en NZ où je rencontrerai d’autres personnes -même des enfants- marcher nu-pieds…
Derrière cette forêt, se cache notre cabane de woofers
Mon séjour au «innlet backpackers and cottages» m’apportera une expérience totalement différente de mes 2 premières.
Tout d’abord car nous serons 4 woofers sur place, deuxièmement parce que je connaîtrai une météo des plus catastrophique durant la quasi totalité de mon séjour -qui m’amènera à «devoir» lâcher encore plus prise- et troisièmement parce que je devrai prendre une décision qui aura une importance cruciale sur le déroulement de la suite de mon séjour…
Travaillant en équipe avec 3 autres woofers venus d’Allemagne, je me suis sentie très vite comme dans une colonie de vacances.
Chaque personne qui venait passer quelques jours dans ce lieu de retraite avait quelque chose de nouveau à partager sur son propre voyage et ce qu’il venait y chercher en venant ici.
Arik, le prodige pianiste, l’ingénieuse Carina et Eugène, l’artiste et talentueux cuisinier
L’un des points non mentionnés avant d’arriver sur les lieux est que l’accès à internet n’était que de 100Mo par jour. Autant vous dire que lire ses mails relevait donc de la mission impossible. Mais quoi de mieux pour vraiment déconnecter ?!
Pour cause, j’ai pu redécouvrir les joies de la vie élémentaire. Discuter pendant des heures autour d’un feu de cheminée, me relaxer dans un hamac et même dessiner alors que je n’avais pas touché un crayon depuis plus de 4 ans !
Jusqu’à présent, même si j’arrivais à m’accorder des moments pour moi, j’avais toutefois une petite voix intérieure qui ne cessait de me répéter «il FAUT que tu vois autre chose, il FAUT que tu bouges !». Toujours comme une pression que je ressentais en moi, j’essayais de comprendre d’où venait cette dernière. Je me répétais «mais que vont penser tes proches et ta famille si tu leur annonces que tu n’as pas plus bougé pendant ces 3 mois ?» Je les voyais déjà me répondre «A quoi bon partir à l’autre bout de la planète dans ce cas ?»
Et puis, j’ai fait la rencontre de plusieurs personnes qui m’ont aidées à chasser ces mauvaises pensées de mon esprit. J’ai alors réalisé que j’étais la seule personne à me mettre cette pression inutile. Peu importe le chemin que je prendrai, il m’appartenait et répondait à un besoin personnel et profond. Je crois que c’est à partir de ce moment-là, que j’ai commencé à VRAIMENT lâcher prise !
Le lâcher prise, comment ça marche ?
J’ai créé de grandes affinités avec 3 personnes qui étaient de passage dans ce backpacker.
La première s’appelle Dominic, un «aventurier» qui aime la musique écossaise.
Grâce à ce jeune français qui habite Bienne (Suisse), j’ai pu découvrir l’une des plages au sable orange du très réputé parc Abel Tasman et partager une magnifique randonnée à ses côtés.
Portrait de Dominic
Balade au sein du parc National Abel Tasman – Golden Bay
La seconde se prénomme Tim. Un super photographe avec qui j’ai passé des moments uniques !
Lorsque l’on rencontre une personne avec qui l’on partage des affinités en commun, forcément ça rapproche ! Tim m’a apporté énormément. Je fais référence aux supers randonnées qui nous ont marqués à jamais, mais également au fait qu’il m’ait aidée à améliorer mon anglais (étant anglophone et professeur d’anglais en France pour ajouter du beurre à ses épinards).
Portrait de Tim – Photographe : http://www.timplattphotography.com
Lorsque je pense à Tim, je pense tout particulièrement à la première randonnée que nous avons faite ensemble. Après avoir passé 2 jours enfermés à cause d’une pluie interminable, nous nous sommes regardés et nous avons compris tous les deux qu’il était temps de prendre l’air. Peu importe si nous devions passer sous la douche.
Nous sommes donc allés au Cap Farawell Spit en fin de soirée. Une lumière orange, incroyable, du jamais vu. Nous étions tous les deux ébahis par ce phénomène qui semblait tout droit sortir d’un rêve.
Nous déciderons d’y retourner à marée basse en pleine journée pour voir la différence et ne serons pas surpris de découvrir que le paysage restait toujours aussi spectaculaire !
Cap Farawell Spit – Lumière incroyable après deux jours incessants de pluie (pris à l’iPhone SE)
Farawell Spit en pleine journée
Il faut savoir qu’il y a beaucoup de vent en NZ et particulièrement au Cap de Farawell Spit. La nature s’adapte et offre parfois d’impressionnants paysages :
L’unique route qui mène au nord de la pointe du Golden Bay
Je n’oublierai pas non plus la randonnée «Knuckle Hill» que nous avons faite entre woofers en compagnie de Yann (jeune et très dynamique français qui relève tous les défis de plein air) qui débuta avec un soleil magnifique et se termina par un ciel couvert nous empêchant de voir plus loin que quelques mètres devant nous… Mais qui nous offrit une ambiance à nous couper le souffle !
Panorama lors de la randonnée «Knuckle Hill» – Golden Bay
La haute saison ici commençait à rendre mes recherches pour faire du woofing très compliquées. Je commençais donc à me faire une raison et j’envisageais l’éventualité de retourner chez Rod.
Mais j’ai fait la connaissance de Tamara ! Une jeune Suisse de 25 ans. Un peu rebelle, excentrique et qui parle très fort ! Tout à fait mon opposée.
Discussion tardive sur son programme pour visiter le reste de l’île du sud, j’en ai les yeux qui brillent rien qu’à l’écouter et elle me donne l’envie de la suivre. Mais je ne peux pas, je suis censée rester travailler ici encore 4 jours minimum !
Portrait de Tamara
“La nuit porte conseil » paraît-il ? Vous connaissez tous cette expression ?!
Je suis toujours les règles (peut-être trop même) et je suis respectueuse envers les autres. Mais, voilà, une facette de moi va changer… Le matin de son départ, je lui demande si je peux venir avec elle. Elle me répond qu’elle trouverait ça génial d’avoir une copilote ! J’ai donc décidé pour une fois, de penser à moi et rien qu’à moi ! Autant vous dire que le « lâcher prise » était à son summum à ce moment là ! Il fallait donc maintenant que j’annonce la nouvelle au propriétaire des lieux que je connaissais depuis seulement deux jours, étant venue exceptionnellement remplacer Dalia. Passage plus difficile car c’est un peu comme répondre « non » à quelqu’un qui vous demande un service. C’est contre mes valeurs habituellement, mais en même temps, ça m’a fait un bien fou de m’écouter et de m’affirmer !
C’est donc les yeux remplis d’étoiles, sans vraiment savoir exactement ce qui allait m’attendre, car j’avoue avoir eu du mal à suivre tout son programme du début à la fin, que je me dirige avec un mega sourire vers ma belle blondinette pour lui annoncer la bonne nouvelle !
C’est lorsque nous arrivons à Westport que je commence à comprendre ce qui m’attend réellement. Beaucoup de choses seront encore à définir, mais il est bon de se savoir en vacances pour une semaine !
Nous ne nous attarderons pas dans cette ville et c’est tant mieux car elle n’est pas très attrayante.
Il faut dire que le premier échange que nous avons à notre arrivée se résume à un passant dans la rue qui nous aborde et nous dit : « Ici, c’est moche et les fréquentations ne sont pas bonnes ». Drôle d’accueil !
Mais nous ne finirons pas sur une mauvaise note car l’hôtel reste cependant agréable avec une touche artistique et un réceptionniste extrêmement sympa.
L’hôtel à Westport
Afin de rejoindre Franz Josef, nous devrons longer le parc national Paparoa.
Le paysage reste toujours aussi magnifique. Il commence à montrer une autre facette de la NZ : d’un côté, une forêt luxuriante et de l’autre, le précipice qui nous offre un vue imprenable sur la mer. Tenant compte des conditions météo médiocres et de la route sinueuse, aucun arrêt photos ne sera envisageable avec ma Suissesse.
Nous déciderons toutefois de faire deux arrêts sur le chemin. Le premier, au «Cap Foulwind» et le second à «Pancake Rocks». La chance est avec nous et nous suivra puisque la pluie cessera pour laisser place à une météo plus clémente dès lors que nous arrêterons le moteur.
Arrêt sur la route vers Saint Joseph
Chemin pour arriver aux «Pancake Rocks»
Le lendemain de notre arrivée à Saint Joseph, nous irons à la rencontre de deux glaciers (Franz Josef et Fox) et nous finirons par une magnifique promenade qui nous conduira jusqu’au lac Matheson.
Vous pourrez juger par vous même. Nous allons avoir toutes les saisons durant cette journée, mais je ne m’en plains absolument pas car nous avons eu droit à des lumières extraordinaires et un coucher de soleil stupéfiant.
Je laisse mes photos parler d’elles-mêmes…
«Franz Josef Glacier»
Montagnes pour rejoindre le «Fox Glacier»
Chemin pour arriver au «Matheson lake»
Réflexion «Matheson Lake»
Magnifique coucher de soleil sur la chaîne des montagnes du «Mount Cook»
Chaîne des montagnes du «Mount Cook» à la nuit tombante
La prochaine destination qui nous attend me fait battre encore plus vite le coeur rien que d’y penser… Il s’agit de Wanaka.
Avant même de rejoindre le centre ville, la région autour est juste «gloriousl» ! Je ne trouve aucun terme en français qui puissent égaler ce que je ressens.
Encore une fois, les images parleront d’elles-mêmes :
Sur la route pour rejoindre Wanaka
Ahhhh Wanaka!
Si on m’avait dit, où tu veux aller en NZ, j’aurais répondu Wanaka. Ville décrite comme étant paisible, bonne ambiance, avec d’imposantes montagnes tout autour d’elle. Bref, tout ce qui me fait un peu rêver.
Nous allions pouvoir consacrer une journée entière à Wanaka. Il faudrait donc être efficace pour voir un maximum de choses.
“Wannabe Lake” avant le lever du soleil
Tamara étant exténuée par la route parcourue durant ces derniers jours, elle prévoit alors d’avoir une journée « off » le lendemain de notre arrivée. Faisant un bref repérage des lieux, je décide de mon côté de me réveiller à l’aube pour capter le lever du jour sur le lac Wanaka.
Il s’agira de l’un de mes meilleurs souvenirs. Moment de pur solitude. Personne autour de moi. Je me sentais en symbiose avec la nature.
Je suis toujours autant émerveillée lorsque je contemple à quel point un paysage offre une nouvelle carte postale au fur et à mesure que le jour se lève !
Après avoir contemplé le réveil des montagnes, puis rejoint une petite colline, j’admirais ce tableau que je voyais peu à peu s’illuminer au fur et à mesure que le soleil faisait son apparition.
Sans vraiment avoir pris de petit déjeuner, je me suis engagée pour une promenade de 17km, avec pour seules munitions quelques amandes et de l’eau. Plus je marchais, plus j’avais envie d’aller plus loin. C’était comme un appel de la nature. Je crois que si je n’avais pas prévu de rejoindre Tamara pour le début d’après midi, je me serais perdue quelque part dans les montagnes. J’étais obnubilée par l’après, ce que je pourrais découvrir dernière cette prochaine montagne…
Célèbre arbre qui flotte sur le lac Wanaka
Nature néo-zélandaise
Chemin «Mont Roy» – Des moutons même dans le ciel, je suis bel et bien en Nouvelle-Zélande
Je suis rentrée sereine, souriante et fière de mon petit périple avec plein de belles images qui trottaient encore dans ma tête.
“Wanaka Lake” en pleine journée
En cette période estivale la ville regorge de touristes dont énormément d’asiatiques, ce qui ne nous permettra malheureusement pas, de réserver notre backpaker plus de deux nuits. Queenstown est connue pour être l’une des villes les plus touristiques de la NZ en raison des nombreuses activités qu’il est possible d’y faire aux alentours.
C’est Tamara qui m’a d’ailleurs convaincue de la suivre pour faire le trip de Milford Sounds qui est un fjord. Un fjord est une vallée unique érodée par un glacier avançant de la montagne à la mer qui a été envahie par la mer depuis le retrait de la glace.
«Milford Sounds»
La découverte des fjords peut se faire par la voie des airs, ou des terres, puis en bateau. J’ai choisi cette seconde option étant malade en avion tandis que Tamara devra attendre un jour de plus pour faire le même circuit que le mien (son trip par la voie des airs étant annulé pour raison climatique).
5 heures de bus sont nécessaires depuis Queenstown pour rejoindre les fjords les plus proches, puis 2h de bateau sont prévues pour observer les fjords les plus proches. Les distances sont longues, mais le paysage offre un spectacle extraordinaire qui semble faire accélérer le temps.
Arc en ciel dans les montagnes de “Milford Sounds”
Sur notre chemin, nous nous arrêterons plusieurs fois pour nous dégourdir les jambes, admirer le décor qui peu à peu devient de plus en plus imposant ou encore faire la connaissance de Kea (perroquet sauvage).
«Mirror Lakes»
Kea – Perroquet sauvage
Une fois sur le bateau, une sensation familière s’empare de moi. Probablement celle de la «navigation»… De nombreux dauphins nous suivent dont une maman et son bébé. J’ai les larmes qui montent. Moment magique qui me rappelle nos nombreuses excursions avec Rod où nous avions croisé dauphins, otaries et pingouins en mer.
«Milford Sounds» depuis la croisère
Fin de journée, je retrouve mon amie pour notre dernière soirée ensemble. C’est à Queenstown que s’achèvera donc mon petit périple avec ma Tamara.
Le lendemain matin, elle poursuivra sa route pour descendre plus au sud (Invercargill) tandis que je me rapprocherai de Dunedin pour un week-end à refaire du woofing à Saddle Hill.
Après 5h de route, les montagnes sont devenues des collines et les températures hivernales laissent pour la première fois place à celles d’un été !
Saddle Hills
Je m’apprête à passer deux journées merveilleuses avec un couple de retraités extraordinaires : Marjorie et Colin.
Ancienne vétérinaire, Marjorie se consacre à prendre soin aujourd’hui de ses animaux (chat, chiens, chèvres, et chevaux) tandis que Colin s’occupe de ses 40 hectares dont une partie est réservée à la préservation du « bush », terre et végétation d’origine.
Leur envie incessante de partager leur savoir faire, m’a particulièrement touchée. En effet, en deux jours Colin me montrera toutes les différentes espèces de fougères qui peuplent sa parcelle originelle tandis que Marjorie m’apprendra comment interpréter les réactions des chevaux.
Marjorie donnant de l’affection à sa chèvre Bambina. Capretta en premier plan
Wynona, la plus vieille de ses chèvres joue les curieuses
Kudos et Ralph
Mère Teresa de coeur, elle fait monter ses chevaux, une fois par semaine, par des jeunes ayant subi des maltraitances en guise de thérapie. Je trouve ça juste formidable !
Comme personne ne déroge à la règle, j’aurai donc la chance de réaliser un autre de mes rêves de gamine : monter sur un cheval.
Je ne me sens pas l’âme de déjà quitter ce couple bienveillant, mais sans le savoir je vais vite apprécier également l’accueil que me réserve ma nouvelle famille…
«Sandfly Bay»
Grâce à mon tout premier woofing, j’avais fait la connaissance furtive de Stephanie et Daniel que j’avais rencontrés juste avant de partir en bateau avec Rod pour rejoindre Nelson. Vous souvenez-vous d’une personne qui m’avait laissé ses coordonnées sur un petit bout de papier trouvé dans mon jean ?!…
Après les avoir contactés car je recherchais un endroit en attendant de rejoindre ma dernière mission en tant que woofer, ils vont m’accueillir chez eux pendant 2 semaines sans rien me demander en échange.
Pouvez-vous imaginer ce même scénario en France ? Je vous laisse répondre tout seul à cette question…
Stephanie-Liam-Daniel-Quinn
Stéphanie est avocate et Daniel est médecin de famille de profession. C’est de mon propre chef que je vais décider de m’occuper de la quasi totalité de la gestion de la maison pour leur offrir de passer davantage de temps avec leurs deux petits garçons : Quinn, 3 ans et Liam, 7 ans, en échange de leur hospitalité.
Ils ont emménagé, il y a 3 ans, sur la Péninsule d’Otago qui est une région très sauvage où il est possible -si vous êtes chanceux- d’observer albatros, pingouins, otaries, lions des mers, et même dauphins qui cohabitent ensemble dans un périmètre restreint. A seulement 20 minutes du centre ville pittoresque aux influences écossaises, Dunedin est une ville très paisible.
C’est également l’une des rares villes de l’île du sud à posséder des hôpitaux, et de prestigieuses universités.
A savoir que si vous avez un accident en montagne à Queenstown, vous serez directement rapatrié par hélicoptère à Dunedin.
Moi qui n’avait finalement pas prévu de venir y mettre les pieds, je tombe petit à petit sous le charme de cette région, qui devient au même titre que Wanaka, un de mes coups de coeur et où je me verrais bien y vivre !
Coucher de soleil à «Company Bay» – Dunedin
Peut-être suis-je influencée par la relation très étroite que j’ai créé avec cette famille en or qui me permettra de vivre des expériences uniques et de découvrir des lieux insolites.
Je deviens également très vite comme un membre de leur famille durant tout mon séjour.
Stephanie avec qui j’ai tissé des liens très forts aujourd’hui, est une personne qui répand le bien autour d’elle. Maman aimante, généreuse, ingénieuse, excellente cuisinière, et j’en passe…
C’est grâce à nos nombreuses discussions autour du voyage, des croyances, du fonctionnement de la société que je découvrirai des informations croustillantes sur ce magnifique pays.
C’est également grâce à elle que j’irai au marché de Dunedin, au jardin botanique et que j’assisterai à la chorale pour les enfants en maternelle.
Mais je n’oublie pas Daniel, Liam et Quinn («my little boy») qui m’ont apporté également énormément d’amour.
J’aurais toujours un petit sourire en pensant à Daniel et Lyam en train de construire le légo du bateau des pirates de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Fervent passionné, Daniel possède la quasi totalité des Légos issus de cette trilogie ! Assez drôle quand on sait où ont été filmées les plus célèbres scènes de ce film. Je me souviendrai également de ce jour où nous avons regardé «le Hobbit» tous les 4 serrés sur un canapé en mangeant du popcorn…
Je ne vous cache donc pas que les au-revoir, avant de regagner ma dernière expérience en tant que woofer, avec ma petite famille adorée ont été quelque peu déchirants.
Balade le long de la «Sandfly Bay»
La sieste d’une Otarie sur la plage
Par ailleurs, ayant un peu plus de temps libre, j’aurais également la chance de m’accorder deux magnifiques balades de 17km où je ferai la connaissance d’un groupe de voyageurs au sommet du mont «Harbour Cone» où il y a une vue imprenable à 360° sur toute la Péninsule d’Otago.
«Harbour Cone»
Au sommet du «Harbour Cone» avec mes voyageurs en caravane
Le chaleureux accueil chez Pippa
Milton semble être une ville très peu connue des habitants de la NZ. Il n’y a en effet pas grand chose à y faire à part visiter la plus grande prison du pays…
Beaucoup de fermes sont concentrées également dans cette région. C’est d’ailleurs l’unique raison qui va me conduire à venir ici. En effet, c’est grâce à une copine qui avait déjà expérimenté le woofing dans l’une d’elles que je vais atterrir chez Pippa.
La première chose qu’elle me dira à mon arrivée, fût : «Tu verras ici, on va bien prendre soin de toi !».
Maison de Pippa
Jardin de Pippa au lever du jour
Je me rends très vite compte, en effet, que Pippa est une personne profondément généreuse et que je ne suis pas arrivée dans n’importe quelle ferme.
Pippa est pour moi la Brigitte Bardot néo-zélandaise. En effet, elle récupère toutes sortes d’animaux (cochons, moutons, chevaux, poules, chiens, un canard et un chat) qui auraient dû tous partir à l’abattoir. Elle fait appel, entre autre, à des woofers pour prendre soin de son grand jardin et de toutes ses bêtes, soucieuse qu’elles soient chouchoutées en son absence.
Cookie
Je crois que je ne pouvais pas espérer finir mon voyage dans de meilleures conditions, moi qui adore la nature et les animaux.
Une atmosphère relaxante et une belle énergie vagabondent dans cette maison.
Ali – Dot – Dolce – Pabblo
Je partage mes tâches de fermière avec d’autres woofers pendant que Pippa travaille de son côté pour vendre des médicaments à des centres hospitaliers à Dunedin, à plus de 45 minutes de ce paradis des animaux.
Elle est aussi une ancienne fermière qui m’aura appris plein de belles anecdotes autant sur les conditions des animaux (pour lesquelles elle milite à l’échelle nationale auprès de politiciens), mais également sur ses talents de chef vegan.
Les petites commissions de Dot
Autant vous dire qu’un séjour chez Pippa ça change la vision que vous vous faisiez de ce pays « écolo » et que même si je me sentais déjà très concernée par ce sujet, je vais encore plus m’appliquer à cuisiner davantage avec des produits de provenance non animale.
La preuve en est, puisque depuis mon séjour chez Pippa, je produis mon propre beurre à base d’huile de coco 🙂
Je vous partage sa recette :
Beurre à l’huile de coco
Pour réaliser cette recette très facile et rapide, il vous faudra :
18 cuillères à soupe de farine d’amandes
10 cuillères à soupe de lait de soja
2 grosses cuillères à café de levain
1 cuillère à café de sel (ou moins)
1 grosse cuillère à café de vinaigre de cidre
Mixer le tout, puis ajouter environ 2 cuillères à soupe d’huile de coco au préalable fondue au micro-onde et remixer une seconde fois le tout.
Conserver au frigo (vous avez jusqu’à 2 semaines, mais vous aurez sûrement déjà tout mangé bien avant !!!).
Pippa est une personne qui déploie toujours son énergie à 100% pour faire le bien autour d’elle ! Cette belle femme possède toutefois une certaine fragilité et une énorme timidité enfouie en elle, ce qui la rend encore plus touchante.
Elle est pour moi un mentor. Une femme dont le nom pourrait apparaître dans le top 10 des femmes les plus inspirantes à l’échelle mondiale.
Portrait de Pippa
J’ai une pensée spéciale également pour mes amis woofers avec qui j’ai partagé de jolis moments à la ferme !
Je fais référence à toi, Marley, qui m’a fait confiance en me livrant un parcours de ta vie difficile comme si nous nous connaissions depuis des années.
A toi, Nick, l’homme toujours discret, sensible qui entretenait une affection toute particulière avec Berry (la tadorne de paradis).
Et pour finir, à toi, ma belle Charline, ma petite française au coeur sensible avec qui j’ai adoré discuter (même si parfois on dérapait en français, pas bien!) et avec qui j’ai été heureuse de pouvoir transmettre mes quelques connaissances sur le jardinage et les animaux de la ferme lorsque Pippa n’était pas là.
Marley
Nick
Charline
Mon voyage touche presque à sa fin quand je quitte ce havre de paix pour rejoindre ma toute dernière maison d’accueil à Christchurch.
La nature au petit lever du jour chez Pippa
«Godley Head»
Le rêve se poursuit même à Christchurch. Je dis “même » car la plus part des personnes que j’ai pu rencontrer lors de mon voyage me parlaient toujours de cette ville comme étant «morte», où il n’y pas grand chose à voir en raison du terrible tremblement de terre survenu il y a déjà 6 ans, en 2011.
En effet, cette dernière possède effectivement des allures de ville rescapée d’une guerre civile. Il est triste de voir que les décisions politiques pour rebâtir les monuments prennent autant de temps et que les travaux font partie intégrante du décor.
De plus, seulement 15 jours avant mon arrivée, Christchurch a connu un important incendie qui aurait pu dévaster une bonne partie de la ville. «Plus de peur que de mal», seulement 11 foyers ont péri dans cette catastrophe naturelle, laissant derrière elle toutefois un paysage carbonisé qui fait contraste avec les forêts de sapins qui entourent la ville.
La plage de «Taylor’s mistake»
J’ai toutefois eu l’opportunité de voir les meilleures facettes de Christchurch et de ses alentours grâce à la soeur de Rod (Lynn) et son compagnon (Rob). Ils m’ont montré les plus beaux lieux aux alentours de la ville, dont Akaroa, qui est pour moi un mixte entre Wanaka et Dunedin…
Lynn et Rob au jardin botanique de Christchurch
Contre toutes attentes, la vision que je m’étais faite de Christchurch avant même d’y avoir posé les pieds s’est envolée en fumée à l’instant où je suis arrivée. Je suis persuadée que le fait de parcourir les environs avec des personnes qui connaissent très bien les lieux était un plus.
Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elles m’ont parlé avec leur coeur de cette ville et m’ont amenée dans des lieux insolites.
Aux alentours de Christchurch quelques instants avant de prendre l’avion…Un dernier paysage avec des moutons sauvages
Une dernière échappée m’a été offerte par Lynn et Rob au lever du jour, le matin de mon départ. Me permettant de garder une image sauvage et pure de ce magnifique pays.
C’est l’esprit rempli d’énergie positive que je m’apprête à rentrer dans mon pays.
«J’ai réalisé l’un de mes rêves, partir à l’autre bout du monde ! J’oeuvre déjà pour concrétiser le suivant…»
Bien que je sois passée par des phases de questionnement, de doute, de peur, de solitude, de joie, d’émerveillement, de contemplation, etc… Je n’ai jamais regretté ma présence parmi les Kiwis. Je me suis répété chaque jour que je me sentais RECONNAISSANTE d’être ici et de vivre le moment T.
Vous êtes les seuls à prendre VOS décisions et à faire VOS choix. Ces actions vous amèneront à affronter vos peurs, mais encore mieux à vivre vos rêves ! Je ne dis pas que ce sera toujours facile, mais une chose est sûre, c’est que vous vous sentirez fière de vous, fière des bienfaits que vous pourrez ressentir !
Je suis partie avec énormément d’appréhension. Car qui n’a pas un peu peur de l’inconnu ?! Mais mon expérience me fait dire que plus j’attirais le positif, plus le positif continuait à m’entourer. Certains parleraient de chance (comme je vous ai interrogés plus haut), d’énergie ou encore de hasard… Finalement, peu importe le terme pour qualifier ce qui m’est arrivé, je tends à croire que je suis la seule responsable des conséquences de mes expériences, qu’elles soient négatives ou positives.
Je suis persuadée que tous les actes sincères et empreints de bonne volonté nous sont toujours bénéfiques d’une manière ou d’une autre.
J’ai réalisé l’un de mes rêves, partir à l’autre bout du monde ! J’oeuvre déjà pour concrétiser le suivant…
ET VOUS ? QUAND ALLEZ-VOUS REALISER LE VOTRE ?!
ET VOUS ? QUAND ALLEZ-VOUS REALISER LE VOTRE ?!
Carte de mes déplacements en Nouvelle-Zélande
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